La Mangrove, un écosystème au service de l’homme


Les mangroves, ou palétuviers, sont des plantes qui ne se développent que dans les régions tropicales ou sub-tropicales et sont parmi les écosystèmes les plus productifs au monde!

Les palétuviers doivent faire face à de nombreux facteurs biotiques et abiotiques contraignants, tels que des substrats instables et anoxiques, une salinité variable, une submersion aux rythmes des marées et des concentrations faibles en nutriments. Pour faire face à ces contraintes, les mangroves ont des systèmes adaptatifs particulier.

Parmi ces adaptations on retrouve des:

  • Adaptations morphologiques : racines échasses chez le genre Rhizophora qui assure une plus grande stabilité, des racines secondaires verticales émergeant du substrat pour faciliter la respiration chez le genre Avicennia.
  • Adaptations physiologiques : la base du tronc et les racines ont des petites fentes dans leur écorce appelées lenticelles qui permettent de récupérer l’air. Des glandes à sel à la base des feuilles permettent de sécréter le sel. Les membranes des racines sont adaptées pour éviter la pénétration de sel dans les racines
  • Adaptations reproductives : après fécondation des fleurs, les embryons se développent alors qu’il est encore sur la pied mère. Les mangroves sont donc vivipares. Ces graines ou propagules sont capables de flotter et sont dispersées par les courants. Elles peuvent aussi produire leur propre nourriture par l’intermédiaire de la photosynthèse

 

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Les forêts de palétuviers accueillent une flore peu diversifiée mais une faune très riche. Ces plantes, leur micro-organismes associés (bactéries, champignons) et la faune, constituent ce qu’on appelle les « forêts de mangrove » ou « mangal ».

Les mangroves au service de l’homme

 

Le rôle des mangroves est très important tant sur le plan tant économique qu’écologique.

Parmi les services écosystémiques rendu par les mangroves, il convient de citer premièrement que les mangroves jouent un rôle important pour la pêche. En effet, de nombreuses espèces de poissons importantes commercialement comme les vivaneaux, grunts, perroquets, requins et raies, utilisent les mangroves pendant toute ou une partie de leur vie. Cet écosystème leur fourni abri, nourriture et refuge. En effet, l’enchevêtrement complexe des racines sert de refuge contre les prédateurs et leur forte production primaire est le point de départ de nombres chaînes alimentaires. De récentes études ont montrés que sur des récifs d’îles des Caraïbes dépourvues de mangrove, la densité de poissons était nettement moindre pour 11 des 17 espèces étudiées (dont plusieurs sont d’une importance commerciale à la pêche) (Nagelkerken et al., 2000, Jones et al., 2010).  La biomasse des populations de poissons adultes dans les mangroves saines le long de certaines côtes est beaucoup plus élevé que ceux de systèmes pauvres en mangroves – parfois jusqu’à 25 à 50% (Serafy, 2015). Les estimations actuelles montrent qu’environ 80% de poissons sont directement ou indirectement dépendant des mangroves (Ellison 2008).  Ceci suggère une fonction de nurserie très importante de ces habitats et que leur dégradation ou leur perte pourraient avoir des répercussions importantes sur les stocks de poissons de récif dans les Caraïbes.

Chaine alimentaire mangroves

Modifé de : Ocean Health index

Deuxièmement, les mangroves protègent de l’érosion des côtes et peuvent fournir des défenses naturelles contre les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les ouragans ou les tsunamis. Le système racinaire, les pneumatophores et les troncs des mangroves absorbent l’énergie des courants et des vagues, et de fait forment un brise lame naturel.

Troisièmement, les écosystèmes à palétuvier ont de grandes capacités à séquestrer les gaz à effet de serre. En effet, le CO2 atmosphérique est capté par les mangroves qui le stock au niveau de leurs feuilles, tiges et racines. L’efficacité de la séquestration de carbone dans le sédiment augmente avec l’âge de la mangrove. En moyenne, les mangroves piègent ainsi environ 5000 tonnes de dioxyde de carbone par kilomètre et par année (Lovelock, 2011).

Ensuite, le système racinaire des mangroves piège les sédiments terrigènes, qui sont filtrés et stabiliser. Ainsi, cet écosystème participe à la réduction de la turbidité des eaux côtières, évitant aux récifs et herbiers d’être recouverts de sédiments et de dépérir.

Un dernier service associé aux mangroves est le piégeage des polluants chimiques et organiques (herbicides, PCB, métaux traces …). Néanmoins, ce qui constitue un service au regard de la qualité des eaux littorales peut constituer une pression au regard du fonctionnement de l’écosystème mangrove au delà de certaine valeurs seuils. Par contre, si la mangrove peut piéger ces substances elle peut aussi devenir une source de ces polluants dans certaines situations, comme la remobilisation des sédiments lors d’un ouragan ou de la destruction de la mangrove, ou le changement de l’état du sédiment (biogéochimie, potentiel redox) qui peut induire une modification de leur biodisponibilité.

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